D.GONZALEZ

Mais qui est-elle donc ? Plus que jamais, Dominique Gonzalez-Foerster s’échappe. « Je est une autre », semble-t-elle nous dire au fil de son exposition au Centre Pompidou. Et pourtant, plus que jamais, elle est là, en chair et en esprit : un corps soumis à tous les transformismes, un visage acéré qui maquille ses origines, une vie traversée de milles récits.

Qui est-elle ? Une des plasticiennes françaises les plus reconnues sur la scène internationale, à l’instar de ses fameux compagnons de route, Pierre Huyghe et Philippe Parreno, qui l’ont précédée dans cette vaste salle vitrée. Une insatiable, qui a multiplié les collaborations tous azimuts : dans la musique avec le chanteur Christophe, dans la mode avec le créateur Nicolas Ghesquière, dans l’architecture en créant une maison à Tokyo

Une lectrice avide, surtout, dont chaque œuvre fait référence aux livres de son cœur, de la science-fiction de J. G. Ballard à Jean Genet ou Virginia Woolf, en passant par l’idole absolue, le Chilien Roberto Bolaño. Voilà les rares pistes dont on dispose.De vidéos en installations, chacune de ses œuvres semble une chambre ouverte sur tous les flux du monde

Et ces mots, qui la résument en points de fuite : « Je reste envahie de plein de choses. » Mais plus elle s’expose, plus elle disparaît. De vidéos en installations, chacune de ses œuvres semble une chambre à soi, où notre curiosité vient se briser sur les récifs d’un intime offert à tous les vents. Une chambre ouverte sur tous les flux du monde. Mais secrète. Comme celle qui se cache derrière cette porte close.