Les écoles de la partie rebelle d'Alep (nord) seront fermées pendant au moins une semaine après un raid sanglant du régime syrien sur un établissement qui a fait neuf morts dont cinq enfants, rapportent lundi une ONG et des militants.
Dimanche, qui marque le début de la semaine en Syrie, l'armée de l'air a mené un raid sur une école du secteur d'Al-Ansari dans l'est (rebelle) de la deuxième ville de Syrie, tuant des enfants, trois institutrices et un homme.
Lundi, de nouveaux raids ont frappé deux quartiers rebelles, Bousatane al-Qasr et Maadi, faisant sept morts, dont un père et ses deux enfants, et de nombreux blessés, certains dans un état critique, selon l'OSDH.
Alep, ravagée par les combats depuis 2012, est divisée entre un secteur ouest contrôlé par le régime et un secteur est contrôlé par les rebelles.
L'administration rebelle des établissements scolaires à Alep a appelé toutes les écoles et les centres éducatifs visés par le "régime criminel" à suspendre les cours jusqu'à la fin de la semaine, par souci de la sécurité des élèves et des instituteurs, selon un communiqué diffusé par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Un militant du Centre des médias d'Alep (AMC, opposition) a confirmé que toutes les écoles dans les secteurs rebelles seront fermées "jusqu'à nouvel ordre".
"Les 135 écoles mais aussi les marchés sont fermés", a indiqué le militant qui se fait appeler Fadi. "Les cours sont donnés actuellement à l'intérieur des maisons".
Dimanche, des taches de sang étaient visibles à l'entrée de l'école visée, de même que sur les murs et le sol des salles de classe, jonché de débris de vitres, selon des images de l'AFP.
"Les gens ont plus peur que d'habitude et il y a des dizaines de familles qui ont fui vers les camps de réfugiés en Turquie ou se sont déplacées à l'intérieur d'Alep", a ajouté Fadi.
D'après lui et l'OSDH, le régime a intensifié récemment sa campagne aérienne contre les secteurs tenus par les insurgés dans l'ex-capitale économique du pays.
"Depuis deux mois, l'armée n'effectue aucune percée véritable sur le terrain", comme c'était le cas en 2014, explique Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. "Elle essaie donc de compenser son insuccès par une intensification des bombardements des zones rebelles".
Le régime de Bachar al-Assad a essuyé plusieurs revers ces dernières semaines notamment en perdant Idleb (nord-ouest), deuxième capitale provinciale du pays à lui échapper après Raqa (nord), ainsi que la localité de Bosra al-Cham et le principal poste-frontière avec la Jordanie dans le sud du pays.
Depuis le début en mars 2011 du conflit syrien, plus de 215.000 personnes sont mortes, selon l'OSDH.
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