Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi va demander plus de soutien aérien et d'armes aux Etats-Unis pour lutter contre les jihadistes, lors de sa rencontre mardi à la Maison Blanche avec le président Barack Obama.
Interrogé par des journalistes avant d'embarquer dans l'avion qui doit le mener à Washington, sur ce qu'il demanderait à M. Obama, il a répondu: "La première chose est une augmentation significative des raids aériens et des livraisons d'armes".
Il y a déjà eu une augmentation des frappes, "mais nous voulons plus", a dit M. Abadi, dont les forces tentent, avec le soutien aérien de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, de reprendre du terrain au groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui s'est emparé depuis juin 2014 de vastes pans de territoire en Irak.
"Nous voulons des mesures strictes pour arrêter le flux de terroristes étrangers en Irak", et des efforts de la communauté internationale pour mettre fin au trafic de pétrole et d'antiquités, source de revenus pour les jihadistes, a ajouté le Premier ministre.
Il devrait aussi demander que l'Irak puisse retarder ses paiements pour les armes, les finances du pays étant affectées par la chute des prix du pétrole et le coût de la guerre contre l'EI.
Depuis août 2014 les Etats-Unis et leurs alliés bombardent les positions de l'EI en Irak, mais aussi en Syrie voisine où l'EI a profité de la guerre civile pour s'emparer de vastes régions.
Washington a en outre fourni des armes aux forces irakiennes et envoyer des centaines de conseillers militaires pour les entraîner.
Le soutien international a permis à l'armée irakienne de reprendre des secteurs aux jihadistes, après sa débandade aux premières semaines de l?offensive jihadiste en juin dernier.
- 'Deux grandes batailles' -
Outre l'appui aérien, les militaires reçoivent l'aide de forces paramilitaires, dont des milices chiites et celle de conseillers militaires iraniens, qui leur ont permis de défaire les jihadistes.
Leur dernière victoire, et la plus importante, a été la reprise le 31 mars de Tikrit, grande ville au nord de Bagdad qui était aux mains de l'EI pendant dix mois.
Mais l'opération pour reprendre Tikrit avait duré des semaines en raison de désaccords entre les alliés de Bagdad: une partie des milices chiites soutenues par l'Iran ne voulaient pas d'intervention américaine, tandis que Washington réclamait un plus grand rôle des forces régulières dans les combats.
Le gouvernement Abadi a finalement demandé l'aide aérienne des Américains pour percer les lignes jihadistes.
Après Tikrit, il était attendu que les forces remontent vers le nord et Mossoul, dans la province de Ninive, deuxième ville d'Irak tombée aux mains des jihadistes en juin 2014, mais M. Abadi a annoncé que ses troupes se concentreraient sur la province d'Al-Anbar (ouest).
Les jihadistes détiennent de vastes pans de cette province qui court de l'ouest de Bagdad à la frontière avec la Syrie. Il a déclaré un "califat", à cheval sur les deux pays, et y multiplient les exactions.
"Nous avons besoin de plus de soutien, notamment parce que nous avons deux grandes batailles à mener pour chasser Daech (un acronyme arabe de l'EI) d'Irak", celles "d'Al-Anbar et de Ninive", a dit M. Abadi.
"Nous avons tout intérêt à ce que l'Irak ait de bonnes relations avec les Etats-Unis, des relations solides fondées sur le respect de la souveraineté irakienne, et sur le respect mutuel", a-t-il ajouté avant de prendre l'avion, accompagné des ministres du Pétrole, des Finances, de la Défense et de l'Education supérieure.
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