La Bourse de New York s'apprête à entrer dans le gros des résultats d'entreprises du premier trimestre, après s'être montrée plutôt confiante cette semaine, motivée par une série d'acquisitions et restructurations.
Lors des cinq dernières séances, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 1,66% à 18.057,65 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a pris 2,23% à 4.995,98 points, et l'indice élargi Standard and Poor's 500, très surveillé par les investisseurs, a avancé de 1,70% à 2.102,06 points.
"Ce qu'il faut surtout noter sur la semaine écoulée, c'est que l'on a eu très peu d'indicateurs économiques", a souligné Chris Low, de FTN Financials. "En conséquence(...) les investisseurs se sont tournés vers l'actualité des entreprises, comme la décision de General Electric de se séparer de sa filiale financière."
Le conglomérat a animé la fin de semaine en annoncant vendredi un vaste plan de recentrage sur ses activités industrielles à travers un allègement drastique des activités de sa filiale GE Capital, dans le cadre d'un plan qui prévoit le rachat de 23 milliards de dollars d'actifs immobiliers par le fonds Blackstone et la banque Wells Fargo.
"C'est une actualité capitale", a jugé M. Low. "En l'état, GE Capital n'est pas une banque, mais si elle le devient, elle pourrait devenir le numéro deux du secteur aux Etats-Unis."
Auparavant, la Bourse avait digéré les annonces du rachat du néerlandais TNT Express par le groupe de messagerie Fedex, pour près de cinq milliards de dollars, et celui du spécialiste des médicaments génériques Mylan par son concurrent Perrigo, pour près de trente milliards.
"Ce sont de grosses sommes, et c'est un signal de confiance", a estimé Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. "Blackstone ne dépenserait pas autant s'il pensait que l'immobilier allait baisser. Mylan n'achèterait pas Perrigo s'il ne pensait pas qu'il va y avoir une très forte croissance dans le domaine de la santé, et Fedex n'achèterait pas TNT s'il ne croyait pas au rebond de l'économie en Europe."
Signe de confiance, les marchés "montent avant ce qui sera la vraie première semaine de résultats trimestriels", a-t-il ajouté.
- Inflation et immobilier -
Le spécialiste de l'aluminium Alcoa a donné mercredi le signal de départ de la saison, avec un chiffre d'affaire jugé décevant, et la semaine prochaine sera chargée, notamment dans la finance, avec, mardi, Wells Fargo et JPMorgan, mercredi, Bank of America, et jeudi, Goldman Sachs et Citigroup. Dans les autres secteurs, le groupe informatique Intel et le laboratoire Johnson & Johnson publieront lundi leurs chiffres.
Certains analystes redoutent des résultats décevants, en raison de la force du dollar, qui pénalise les exportateurs et les multinationales.
"La saison devrait être mauvaise, avec une baisse de 4% à 6% des bénéfices trimestriels moyens du S&P 500, et cela pourrait déprimer le marché pendant plusieurs semaines", a estimé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
Toutefois, pour M. Volokhine, "ces déceptions sont déjà bien digérées dans le cours des actions", et "ce n'est pas la semaine prochaine que l'on va découvrir que le dollar a monté et que cela a un effet négatif pour les exportations, ou que l'hiver a été très rude."
Sur un autre plan, le calendrier des indicateurs sera lui aussi rempli, avec, mardi, les chiffres de la production industrielle, jeudi, le nombre de permis de construire et de mises en chantier, et vendredi, les prix à la consommation. Toutes ces statistiques concernent le mois de mars.
"Les indicateurs reprennent de l'importance, car la seule indication claire que la Réserve fédérale (Fed) donne désormais sur sa politique monétaire, c'est qu'elle va se baser sur eux", a noté M. Low.
Alors que les investisseurs se demandent quand la Fed commencera à retirer un important soutien à l'économie en relevant ses taux, actuellement proches de zéro, plusieurs responsables se sont exprimés publiquement cette semaine, et ont généralement pris un ton plutôt rassurant.
Le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed, publié mercredi, a contribué à la sérénité des marchés en montrant que les avis restaient partagés quant au moment opportun pour une première hausse des taux, certains participants la souhaitant dès juin quand d'autres préfèrent attendre plus tard dans l'année.
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