Le ministère du Commerce lancera, dimanche prochain, une campagne nationale pour la promotion de la consommation de la production locale, a indiqué, mardi à Alger, le premier responsable de ce département, Amara Benyounès.
Menée sous le slogan "Consommons algérien", cette campagne durera une semaine à travers les 48 wilayas du pays, dans l'objectif d'inciter le consommateur à orienter ses choix de consommation vers les produits fabriqués localement, a-t-il expliqué.
A cet effet, le ministre a tenu mardi une séance du travail qui l'a regroupé avec le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, des représentants d'organisations patronales ainsi que des cadres du secteur, pour préparer cette campagne.
L'initiative à laquelle prendront part les pouvoirs publics, les syndicats et les organisations patronales consiste en l'organisation d'une multitude d'opérations de communication, d'information, de vulgarisation ainsi que d'ateliers et de conférences à travers tout le territoire national pour expliquer aux consommateurs l'importance de promouvoir la production nationale.
"Il est temps d'agir pour sauver et préserver notre production", a relevé le ministre qui a appelé à s'armer de l'esprit de "patriotisme économique". "Il faut que le consommateur algérien comprenne qu'en consommant algérien, il contribue à la création de la valeur ajoutée et d'emplois pour les Algériens, alors qu'en consommant un produit d'importation, il ne fait qu'encourager une entreprise étrangère exerçant dans son pays", a-t-il estimé.
Le ministre a appelé, à ce titre, l'ensemble des acteurs (autorités, entreprises et consommateurs) à s'impliquer dans la démarche du gouvernement visant à réduire la facture des importations qui a augmenté d'une manière fulgurante à près de 60 milliards de dollars en 2014, tandis qu'un déficit dans la balance commerciale a marqué ce début de l'année 2015.
Il a expliqué que cette campagne était une des mesures qui s'apparente à une "barrière non tarifaire" pour juguler les importations. "De toute façon, le dernier mot revient au consommateur.
Il ne doit consommer que le produit qu'il juge de bonne qualité", a, toutefois, ajouté M. Benyounès, en exhortant les entreprises nationales à mieux se conformer aux normes de qualité.
Par ailleurs, il a relevé la nécessité d'améliorer l'offre nationale en exportations hors hydrocarbures afin de mieux contribuer à la diversification de l'économie nationale.
De son côté, le premier responsable de la centrale syndicale a salué l'initiative du ministère du Commerce et a réitéré le soutien et l'engagement de l'UGTA pour adhérer à la démarche des autorités visant à réduire les importations.
Il a estimé que l'introduction prévue des licences d'importation allait permettre de "rediscipliner" l'activité du commerce en Algérie notamment dans son volet d'importation "qui porte préjudice à l'économie du pays et au pouvoir d'achat des citoyens."
"Nous allons remettre immédiatement des propositions concrètes pour réduire les importations agroalimentaires et électroménagères", a-t-il ajouté. Présent à cette réunion, le vice-président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Brahim Benabdessalam, a réaffirmé la détermination des entreprises algériennes à s'impliquer dans la politique publique et a assuré l'engagement de son organisation à s'inscrire dans cette démarche.
Il a rappelé que le Forum avait proposé, dans son programme pour la relance économique qu'il a dévoilée la semaine passée, de réduire la facture des importations de 10 milliards de dollars durant les cinq prochaines années.
Selon lui, le FCE a aussi engagé récemment une étude sur un label pour les produits algériens "Origine-Algérie-Garantie" devant accorder plus de crédibilité à la production nationale.
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