Le Premier ministre français Manuel Valls a assuré jeudi que les relations avec Rabat avaient "repris leur cours normal", après une crise diplomatique inédite de près d'un an, ajoutant que la France était "fière d'être l'amie du Maroc", lors d'une visite dans le royaume.
"J'ai dit à mon homologue que j?étais heureux que les relations entre la France et le Maroc aient repris leur cours normal, c'est-à-dire celui (...) d'un partenariat d'exception", a déclaré M. Valls à la sortie d'un entretien avec Abdelilah Benkirane.
"La France est fière d'être l'amie du Maroc, cette amitié a de beaux jours devant elle, nous sommes décidés plus que jamais à la faire prospérer", a-t-il ajouté.
"Les relations entre les deux pays sont absolument spéciales (...) et Lnçais Manuel Vallsous nous en réjouissons", a renchéri M. Benkirane.
Évoquant la "coopération sécuritaire", alors que Paris et Rabat font face à la menace jihadiste, le chef du gouvernement marocain a dit croire que "les services font très bien leur travail, dans la confiance, et se soutiennent".
Son homologue français a par la suite été reçu par le roi Mohammed VI, a constaté un photographe de l'AFP. L'échange a permis de "consacrer la parfaite convergence des points de vue (...) sur l?ensemble des sujets stratégiques d?intérêt commun", selon un communiqué du Palais royal.
Durant cet entretien, Manuel Valls a notamment exprimé "son intérêt" pour un institut de formation des imams récemment inauguré à Rabat, d'après le texte. Cet institut, qui vise à promouvoir un islam "tolérant" selon ses concepteurs, accueille d'ores et déjà plusieurs centaines d'étudiants marocains et étrangers, dont 23 Français.
Le Premier ministre français devait quitter le royaume dans la soirée en direction du Portugal.
Proches alliés, la France et le Maroc sortent d'une crise diplomatique inédite déclenchée il y a près d'un an par le dépôt de plaintes à Paris pour "torture" contre le chef du contre-espionnage marocain, Abdelattif Hammouchi.
Rabat avait suspendu sine die sa coopération judiciaire, et la lutte commune contre le terrorisme avait aussi subi les effets de la brouille.
Cette crise a pu être surmontée à la faveur de la signature le 31 janvier d'une nouvelle convention judiciaire --critiquée par des ONG et qui doit encore être examinée au Parlement-- puis d'une rencontre à l'Elysée entre le président François Hollande et le roi Mohammed VI.
Jeudi, Manuel Valls a confirmé la tenue d'un séminaire intergouvernemental franco-marocain le 28 mai à Paris, et le ministre des Finances Michel Sapin doit à son tour se rendre à Rabat dès dimanche.
Alors que la France reste sous le choc des attentats de janvier à Paris, M. Valls a par ailleurs assuré son homologue marocain de "la mobilisation entière et totale des autorités françaises contre tous les actes qui divisent la société française, et notamment les actes antimusulmans, qui sont insupportables".
Les liens entre les deux pays sont étroits. Plus de 1,3 million de Marocains vivent en France et quelque 60.000 à 80.000 Français au Maroc. Paris est le premier partenaire commercial de Rabat.
La Source: AFP
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