Quatre soldats turcs ont été blessés samedi lors d'affrontements dans le sud-est du pays avec des militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les autorités dénonçant une "attaque terroriste".
L'armée a envoyé des hélicoptères, des avions de reconnaissance et une unité de commandos dans la région d'Agri (sud-est), frontalière avec l'Iran, où les affrontements se poursuivaient, selon un communiqué militaire.
Selon l'armée turque, les soldats s'étaient rendus sur place, dans le district de Diaydin, après avoir appris qu'un "festival" y était prévu avec pour objectif de promouvoir "l'organisation séparatiste terroriste", termes utilisés par la Turquie pour désigner le PKK, considéré comme une organisation terroriste par Ankara.
Des rebelles du PKK ont tiré sur des soldats qui ont répliqué, selon le communiqué de l'armée publié sur son site internet et qui fait état de quatre soldats blessés.
Ces combats portent un coup au processus du paix entre l'Etat turc et le PKK, qui avait lancé en 1984 une rébellion armée séparatiste qui a fait 40.000 morts. Fin mars, des affrontements avaient déjà eu lieu près de la frontière irakienne.
Le vice-Premier ministre Yalcin Akdogan a fermement condamné ces "attaques terroristes" tandis que le chef du Parti démocratique populaire (HDP, pro-kurde), Selahattin Demirtas, déplorait "un développement triste et inquiétant".
Fin mars, le chef emprisonné du PKK Abdullah Öcalan a réitéré sa volonté de déposer les armes. Son mouvement ne réclame plus l'indépendance mais une large autonomie pour les 15 millions de Kurdes de Turquie (20% de la population).
Partisan de la paix avec les Kurdes, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a toutefois musclé son discours à l'approche des élections législatives du 7 juin. A plusieurs reprises, il a accusé le gouvernement d'être trop conciliant avec le PKK.
Décrété unilatéralement par le PKK en mars 2013, le cessez-le-feu en vigueur depuis est globalement respecté.
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