Armé d'un fusil hypodermique et d'un fléchette tranquillisante, le vétérinaire tire dans le flanc d'un loup arctique, qui tente de s'en débarrasser. Jeudi, une vaste opération de sauvetage a mobilisé une soixante de personnes pour évacuer les animaux en péril d'un zoo placé en liquidation judiciaire dans le Puy-de-Dôme.
Lion, zèbre, panthère des neiges, loutres d'Asie, porcs épics, wapiti ou encore macaques à face rouge... plus de 160 animaux sauvages appartenant au zoo du Bouy, situé à Champétières près d'Ambert, ont été évacués un à un de leurs enclos suite un décision de justice.
Souffrant d'un déficit de quelque 200.000 euros, le zoo niché dans les Monts du Forez a en effet été placé en liquidation judiciaire le 3 avril dernier par le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand.
Originaire de Belgique, son propriétaire, Alain Albrecht, a été mis en examen et écroué le 27 mars, condamné en 2012 pour maltraitance animale à six mois avec sursis et à une interdiction d'exercer toute activité en contact avec les animaux pendant un an.Il est soupçonné d'avoir participé à un trafic international d'animaux protégés, en bande organisée.
Débutée au petit matin, l'opération organisée et financée par la Fondation 30 Millions d?Amis, s'est déroulée en présence de la Direction de la protection des populations (DDPP), de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et de la gendarmerie d?Ambert.
"Les animaux vont être transportés vers une dizaine de parcs zoologiques de France et de Belgique qu'on a sollicités et qui ont répondu à l'appel", a expliqué à l'AFP Arnaud Lhomme, en charge des enquêtes à 30 millions d'Amis.
"Il reste des animaux à placer, notamment des cochons, un bison, des chats sauvages. On va travailler le plus vite possible pour mettre un terme à cette opération, si possible demain matin", a ajouté le responsable.
- "en relative bonne santé" -
Principale difficulté: capturer les animaux et ce, sans leur faire de mal. L'ensemble des félins, tel le vieux lion solitaire de 200 kilos, ont été endormis à l'aide de tranquillisants. Nombre d'entre eux ont été pris en charge par un refuge pour animaux belge.
Pour les cinq thars (mouflons) de l'Himalaya, la saisie, effectuée à main nues, s'est avérée plus coriace. Au bout d'une heure de tentatives souvent infructueuses, quatre d'entre d'eux ont fini leur course dans une remorque après que des soigneurs eurent réussi à leur barrer la route à l'aide d'un long filet. Plus malin que ses congénères, un cinquième caprin s'est enfui et a rejoint la soixantaine de mouflons et la quinzaine de daims qui vivent en semi-liberté dans ce parc de 5 hectares.
Pour les capturer, "on va devoir les +shooter+ un à un pour les endormir. Ca va être très long...", a souligné Arnaud Lhomme, parfois perplexe devant la complexité de la tâche. "Il y a aussi ces singes magots qui vivent en liberté dans les arbres. On ne sait pas combien ils sont, on n'a pas pu les compter et les registres du zoo ne sont pas jour", a-t-il ajouté.
Autre difficulté, saisir un capybara (le plus gros rongeur du monde), invisible sous les eaux boueuses d'une petite mare du parc. "Qui est candidat pour plonger ?", demande avec humour un soigneur du parc zoologique de saint-Martin-La Plaine (Loire).
Finalement une solution sera trouvée: vider la mare pour prendre à son propre piège cet excellent nageur.
Aucun incident n'était à déplorer en fin de journée. "Les animaux sont en relative bonne santé", s'est réjouie l'une des vétérinaires de la fondation, Laetitia Barlerin . "On avait peur de se retrouver avec des animaux squelettiques au vu du parc laissé à l'abandon" .
La Source: AFP
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