Le conseil des ministres italien a adopté vendredi soir un Document d'économie et de finances (DEF) prudemment optimiste pour la croissance en 2015, en se laissant une marge de 1,6 milliard d'euros dont l'éventuelle utilisation sera décidée dans les prochaines semaines.
Selon ce document déjà présenté en début de semaine, le gouvernement table cette année sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,7% et s'engage à poursuivre sur la voie des réformes et des baisses d'impôts.
Vendredi, l'attention était surtout concentrée sur le "bonus" de 1,6 milliard d'euros que le gouvernement a fait apparaître pour 2015 en se laissant une marge de manoeuvre en maintenant son déficit public à 2,6% du PIB alors que l'évolution de la conjoncture pouvait le ramener à 2,5%.
Toute la journée, médias et politiques ont spéculé sur l'utilisation possible de cette "cagnotte", mais le chef du gouvernement Matteo Renzi a maintenu le suspens.
"Nous avons un bonus de 1,6 milliard d'euros. Nous déciderons dans les prochaines semaines si et comment l'utiliser, en fonction de nos priorités", a-t-il déclaré lors d'un point de presse organisé dans la soirée, à la fin du conseil des ministres.
Plusieurs responsables gouvernementaux évoquent depuis quelques semaines un possible plan "anti-pauvreté", ou d'autres mesures en direction des plus modestes.
Mais plusieurs élus se sont insurgés contre la portée "électorale" de cette initiative, alors que sept des 20 régions italiennes doivent élire leurs représentants fin mai.
M. Renzi "veut s'acheter les élections régionales comme il a acheté les européennes avec le bonus de 80 euros" décidé peu avant le scrutin de juin 2014, a écrit sur Twitter Renato Brunetta, chef du groupe Forza Italia (droite) à l'Assemblée.
Indépendamment de ce "bonus", le projet de budget 2015 réduit les impôts à hauteur de 18 milliards d'euros, dont 10 milliards sous forme d'aide fiscale aux foyers défavorisés et 8 milliards sous forme d'incitations à l'embauche.
Parallèlement, les prévisions de croissance du PIB contenues dans le DEF font état de 0,7% en 2015, 1,4% en 2016 et 1,5% en 2017, davantage que prévu à l'automne 2014. Quant à la dette publique, elle devrait s'élever cette année à 132,5% du PIB, puis descendre à 130,9% en 2016.
Le gouvernement entend aussi poursuivre son programme de privatisations, qui concernera bientôt les groupes Poste Italiane, puis FS (chemins de fer) et Enav (contrôle aérien), afin d'apporter 1,7-1,8 point de PIB en 4 ans aux caisses de l'Etat.
La Source: AFP
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