Les Français sont "plus prompts" qu'il y a une quinzaine d'années "à reconnaître les atouts" des outre-mer, battant en brèche les stéréotypes sur des territoires coûteux, a déclaré samedi Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.
"La perception faite de clichés s'est très fortement estompée par rapport à 1998", date du précédent sondage, a déclaré M. Dabi à la presse, après avoir présenté une étude sur le regard des Français de l'Hexagone sur l'outre-mer à la Journée Outre-mer Développement (JOMD).
Ainsi 53% des Français de l'Hexagone estiment que ces territoires sont en retard sur le plan économique contre 70% en 1998. Et ils sont moins nombreux (53% contre 64%) à penser qu'ils "vivent principalement de subventions et des aides de la métropole".
De plus, l'idée que ces territoires (onze départements ou collectivités) "coûtent cher aux contribuables" reste minoritaire (46% contre 43%) et seule la moitié des Français (49%), et un peu plus d'ultramarins (58%), estiment que ces territoires ne sont "pas assez aidés" ou aidés juste "comme il faut".
"C'est d'autant plus intéressant dans ce contexte de crise qui pourraient exacerber les tendances de 1998 et finalement les Français ont envie d'une +France en grand+", incarnée par les outre-mer qui apportent "un domaine maritime et un potentiel touristique, un rayonnement dans leurs zones géographiques", a souligné M. Dabi.
Les deux "surprises" du sondage, selon M. Dabi, résident "d'une part dans le regard homogène sur les outre-mer de deux publics différents (les Français de l'Hexagone et les originaires des outre-mer vivant dans l'Hexagone) ce qui implique une certaine normalisation du regard sur l'outre-mer" et d'autre part "une indifférence qui progresse un peu et qui témoigne d'un regard dépassionné sur l'outre-mer".
"Les Français sont plus prompts à reconnaître les atouts notamment économiques (tourisme, productions agricoles comme le rhum et la banane, rayonnement, cadre de vie) et en parallèle les images stéréotypales reculent fortement", a ajouté M. Dabi.
D'ailleurs, 61% des ultramarins et 46% des Français de l'Hexagone se disent "ouverts à un départ" dans un territoire en cas d'opportunité professionnelle.
Ce changement de regard se transpose aussi sur la question de l'indépendance: 26% des Français de l'Hexagone souhaitent que les outre-mer prennent leur indépendance contre 32% en 1998. Et les originaires de outre-mer se montrent un peu plus attachés au maintien des Outre-mer dans la République (61%) que les Français de l'Hexagone (57%).
Sondage réalisé du 18 février au 12 mars par questionnaire auto-administré en ligne, auprès d'un échantillon représentatif de 985 métropolitains non originaires d'outre-mer ("Français de l'Hexagone"), et d'un échantillon de 552 métropolitains originaires d'outre-mer ("ultramarins") extrait d'un échantillon de 8.654 personnes représentatifs de l?ensemble de la population.
La Source: AFP
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