Le cinéma féminin palestinien ‘‘exprime la réalité de ce pays meurtri avec une force incomparable’‘, a estimé jeudi à Constantine l’écrivaine palestinienne Assia El Rayane.
S’exprimant en marge de la cérémonie de clôture de la semaine culturelle de Palestine à Constantine, organisée dans le cadre de la manifestation ‘‘Constantine, capitale 2015 de la culture arabe’’, Mme El Rayane a précisé à l’APS que le cinéma palestinien, jadis cinéma militant, ‘‘s'affirme depuis quinze ans en tant qu’art véritable et authentique’‘.
La sensibilité des cinéastes palestiniennes ‘‘fait découvrir avec une force inouïe la vie quotidienne en Palestine, même sous l’occupation israélienne’’, selon cette femme de lettres qui a souligné que les réalisatrices de son pays ‘‘racontent à leur manière les souffrances endurées par des milliers de palestiniens, privés de leur terre’’.
Assia El Rayane a cité entre autres le rôle de la réalisatrice palestinienne Aliya Arasoughly qui ne cesse d’appuyer et d’encourager les cinéastes émergents dans le cinéma, avant d’affirmer que le festival Chachat, grâce auquel le cinéma de femmes a trouvé son public en Palestine, a assuré ‘‘la visibilité pour des femmes réalisatrices’‘, telles que Azza et Saâda Taghride dont les documentaires et les courts-métrages ont trouvé place dans différents festivals internationaux.
Soutenant que la femme est ‘‘mieux placée pour transmettre au public les problèmes et les préoccupations des femmes’‘, Mme El Rayane a ajouté que ces réalisatrices, mais aussi d’autres comme Ghada Teraoui et Nahed Awad, ainsi que la scénariste Liana Badr ont abordé ‘‘avec clarté et acuité’‘ la problématique du divorce dans la société palestinienne, celle de la pauvreté ou encore l’oppression de la femme par l’homme et l’occupation.
Assia El Rayane, présidente du festival du film des femmes arabes et responsable des relations et de la communication de la Maison arabe des arts, tous deux domiciliés à La Haye (Pays-Bas), a souligné qu’a travers son implication dans des activités culturelles, elle œuvre à mettre en lumière le ‘‘rôle déterminant des femmes’‘ dans la marche de l'histoire et des dynamiques sociopolitiques des pays arabes.
‘‘Contrairement aux idées reçues sur la femme arabe, surtout en Europe, ces scénaristes et ces réalisatrices ont réussi, à travers leur travail à ‘‘imposer le regard féminin’‘ dans le traitement de plusieurs sujets sociaux.
En parallèle au programme culturel, d’une richesse et d’une densité exceptionnelles, présenté au cours de la semaine culturelle de la Palestine à Constantine, les cinéphiles ont découvert, en matière de 7ème art, ‘‘Moutasalliloune’‘(Intrus) de Khaled Djerrar qui filme le passage de palestiniennes et palestiniens entre la Cisjordanie et El Qods, au-dessus et en-dessous du mur de sept mètres qui divise cette terre.
Le film ‘‘Lamma Chouftek’‘ (Quand je t’ai vu) d’Anne-Marie Jasser, narrant la vie des réfugiés palestiniens en Jordanie dans les années 1960, a été également très apprécié du public, de même que le documentaire émouvant intitulé ‘‘Ghaza’’, présenté pour la première fois, montrant la destruction de la ville de Ghaza après l’offensive militaire israélienne de 2008.
Des belles couleurs palestiniennes ont été présentées à la clôture de la semaine culturelle de la Palestine avec la troupe ‘‘Ouf’’, ambassadrice émérite du patrimoine musical palestinien, qui a présenté un show original, superbement exécuté sur un air de Debka qui a longtemps fait danser le public.
La semaine culturelle de Palestine a également offert aux petits constantinois un atelier de dessin baptisé ‘‘Colorier la Palestine’’. Un atelier, où les petits ont donné libre cours à leur imagination en crayonnant des drapeaux palestiniens, des Keffieh, des oliviers ou encore le dôme de la mosquée El Aqsa.
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