Casablanca - Le Maroc Aujourd’hui
Novembre 2005 : après la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), les émeutes qui se répandent dans plusieurs banlieues françaises font la « une » de tous les journaux.
Janvier 2015 : les tueries de Charlie Hebdo et du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes sont présentées, par les médias comme par les politiques, comme un symptôme de la crise des banlieues.
Mais, entre ces deux dates, l’imagerie anxiogène des « quartiers » s’est modifiée. Finies les couvertures représentant les cités en flammes, ou un groupe de jeunes à capuche lançant un cocktail Molotov sur la police.
Ce sont dorénavant les visages des djihadistes arrêtés ou recherchés qui sont mis en avant. En dix ans, la peur sociale a changé de figure, et avec elle les représentations stéréotypées sur les banlieues.
A lire ou à écouter les éditorialistes dénonçant « le spectre islamiste », les diatribes des essayistes et des politiques de la droite décomplexée, un nouveau danger serait sorti des entrailles banlieusardes : l’islamiste radical, qui s’endoctrine sur les réseaux sociaux et finit par partir faire son djihad en Syrie ou en Afghanistan avant de revenir exporter la guerre sainte sur le sol français.
La droite et le FN se déchaînent contre le laxisme du gouvernement, qui aurait laissé germer ces graines de radicalisation dans les quartiers. Lequel gouvernement n’est pas en reste puisque, au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo, il décrète la lutte contre l’islamisme radical comme prioritaire dans les banlieues. Or, si ces quêtes...
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