La présidente du FN Marine Le Pen s'est défendue samedi face à l'enquête judiciaire sur ses campagnes électorales qui s'est accélérée avec de nouvelles mises en examen, notamment pour financement illégal du parti.
"Il y a une volonté absolument farfelue d'attraire mon nom dans une affaire judiciaire", a affirmé Mme Le Pen à l'AFP, en utilisant une expression de droit signifiant "citer en justice".
Face aux informations selon lesquelles deux cadres FN, Nicolas Bay et David Rachline, ont été salariés en mai et juin 2012 par la société Riwal, prestataire de service pour les campagnes électorales du FN, Marine Le Pen a assuré que "ces contrats ne sont pas des emplois fictifs. Ils le démontreront sans aucun problème".
Riwal a été mise en examen mercredi pour financement illégal de parti politique, en l'occurence le FN et Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen.
Evoquer un "financement illégal d'une campagne présidentielle avec des contrats de mai et juin", soit après la campagne présidentielle qui s'est arrêtée pour elle au premier tour, soit le 22 avril 2012, "c'est une manipulation politique", dénonce Marine Le Pen. "Ca n'a aucun sens".
David Rachline, responsable de la campagne web du FN en 2012, désormais sénateur-maire de Fréjus (Var), et Nicolas Bay, responsable de la communication électorale dans la campagne frontiste, désormais député européen et secrétaire général du parti, ont confirmé à l'AFP avoir travaillé pour Riwal en mai et juin 2012.
"Cela correspondait à un véritable travail, a expliqué le premier. On avait besoin d'éléments de la part des candidats au bénéfice des sites internet de campagne créés par Riwal. Il nous a apparu plus logique au regard des comptes de campagne de l'indiquer comme un travail au bénéfice de la société Riwal."
Le second, qui avait déjà confirmé en novembre à l'AFP avoir travaillé pour Riwal, a dit sa "sérénité absolue". "On a fait du zèle sur le plan juridique: j'étais chargé de rédiger le texte de campagne des candidats. Si Riwal le facturait alors que la prestation était faite par le Front, on aurait pu accuser le Front de fournir des moyens gracieusement à Riwal."
L'enquête a été élargie le 9 mars à des faits de financement illégal de campagne électorale, en l'occurrence la présidentielle et les législatives de 2012, mais aussi au délit d'"acceptation par un parti politique d'un financement provenant d'une personne morale". La loi interdit aux entreprises de financer un mouvement politique.
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