Des ONG africaines ont, vendredi à Paris, appelé la communauté internationale à aider l'Afrique à faire face à des changements climatiques rapides, dans le cadre de l'accord mondial sur le climat espéré fin 2015.
"Lutte contre la pauvreté, accès à l'eau et changements climatiques vont ensemble", a dit le Nigérien Moutari Abdoul Madjid, lors d'une conférence à l'Assemblée nationale aux côtés d'autres représentants d'ONG d'Afrique francophone du "Réseau climat et développement".
"L'Afrique contribue peu aux émissions de gaz à effet de serre (responsables du réchauffement). Mais notre économie, notre agriculture sont affectées. Il faut aider les populations vulnérables à faire face aux changements climatiques", a-t-il martelé.
Il a appelé les Etats, qui doivent se retrouver en décembre à Paris pour tenter de trouver un accord sur le climat, à consacrer une large part des financements prévus aux mesures d'adaptation imposée aux pays vulnérables.
La communauté internationale s'est engagée en 2009 à Copenhague à fournir 100 milliards de dollars annuels d'ici 2020 afin d'aider les pays en développement à faire face au réchauffement planétaire. A ce stade, le Fonds vert de l'ONU pour le climat a franchi le cap des 10 milliards de dollars pour 2015-18.
"Cela fait six ans que ce problème empêche d'aller vers un accord", a dit Maiga Mouhamadou Farka, de l'ONG Amade Pelcode Mali, évoquant la nécessité d'une feuille de route chiffrée pour 2020. Faute de quoi, "qu'on ne soit pas surpris de voir l'Afrique refuser d'apposer sa signature" à l'accord, a-t-il prévenu.
Intervenant en fin de colloque, la conseillère de François Hollande pour les négociations climat, Marie-Hélène Aubert, les a assurés de "l'attention portée (par la France) au développement de l'Afrique".
"C'est une condition sine qua non pour l'accord, qui se fera avec les pays en développement, et la responsabilité de nos pays est d'y accorder toute l'importance et le soutien que cela mérite", a-t-elle dit.
L'Afrique est un continent où les conditions climatiques vont changer plus rapidement qu'ailleurs, avec des conséquences sur la sécurité alimentaire, la ressource en eau, la santé des populations, relevait en mars un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUE).
Cette situation pourrait faire grimper d'ici 2050 à 50 mds de dollars annuels les fonds nécessaires à l'adaptation de ces pays, relevait l'étude.
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